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Témoignage: Commentaires grossophobes d’une belle-mère

Commentaires grossophobes d'une belle-mère

Voici l’histoire d’une femme ayant reçu des commentaires grossophobes au sujet de son poids de la part de sa belle-mère. Il s’agit d’un message à la fois touchant et fâchant qui pourra en faire réfléchir plus d’un.

Je me sens toujours privilégiée de pouvoir échanger avec vous sur des sujets qui peuvent parfois être plus tabous. J’espère que l’expérience vécue par cette femme t’aidera à te sentir moins seul.e si tu vis quelque chose de semblable.

Tu pourras aussi noter que cette histoire se termine sur une touche plus positive. Je crois qu’il est important d’insister sur le fait qu’il y a toujours des solutions dans ce genre de situation. Si tu ne vois présentement pas la lumière au bout du tunnel, je t’invite à te référer à un.e psychologue et/ou un.e nutritionniste.

Voici quelques suggestions de collègues nutritionnistes de confiance.

 

TW/AVERTISSEMENT: Mentions de poids et de commentaires grossophobes.

Commentaires grossophobes d'une belle-mère

Le témoignage

« Bonsoir Cynthia,

J’aimerais te dévoiler mon témoignage concernant des jugements que j’ai reçu d’une certaine personne concernant mon corps. J’ai vraiment besoin de me vider le coeur et je crois qu’en parler m’aidera à passer à autre chose dans ma vie. Bref, dans les dernières années, des critiques sur mon apparence ont été énormément nuisibles pour mon estime personnelle.

Les premiers commentaires

Il y a de cela 5 ans, j’ai rencontré mon conjoint actuel. J’ai alors commencé à avoir des remarques déplacées concernant mon physique. Mais ces commentaires ne venaient pas de mon copain, ceux-ci étaient mentionnés par sa mère (ma belle-mère).

Elle a commencé tranquillement à parler dans mon dos à mon copain et aux membres de sa famille, soit en disant des trucs subtils sur moi comme : « ses vêtements ne sont pas à la mode, ses cheveux courts ne lui font pas bien, elle n’est pas très belle, il a des filles bien mieux qu’elle, etc ». Je dis « subtil », car ce qui va suivre a été beaucoup plus dur psychologiquement pour moi. Et malgré le fait que mon chum me défendait, soit en lui disant que j’étais parfaite pour lui, elle n’arrêtait pas de parler quand même dans mon dos. Elle devait toujours se mêler de tout sans penser aux conséquences de ses paroles.

Prise de poids

Il y a de cela 2 ans et demi, elle a commencé à faire des commentaires à mon conjoint comme quoi j’avais pris beaucoup de poids. À cette époque de ma vie, je vivais beaucoup de situations stressantes. J’ai alors commencé à manger beaucoup plus, je crois que je mangeais mes émotions comme on dit. En quelques mois, j’ai donc pris 20 livres. Je suis passée de 115 à 135 livres (je suis consciente que ce n’était pas tellement dramatique non plus). Moi, je ne me souciais pas vraiment de mon poids à cet instant de ma vie.

Honnêtement, je n’avais même pas de balance chez moi. Je prenais mon poids à l’occasion seulement.

Un souper désagréable

Un soir (à l’automne 2018), quand nous sommes allés souper chez elle, elle a
sorti sa balance et elle a voulu nous peser mon conjoint et moi. À ce moment (même si je trouvais cela bizarre de sa part), je m’en fichais un peu alors je suis montée sur la balance sans vraiment me poser de questions.

La balance a affiché : 136 livres (ça m’a fait un choc, car la dernière fois que je m’étais pesé au Cégep mon poids était de 115 livres). En plus, je venais de manger un
gros souper et mon ventre était vraiment ballonné.

Ma belle-mère m’a ensuite dit, sans gêne : « Tu as un bon 10-20 livres à perdre. »

Pesée sur la balance | Commentaires grossophobes d'une belle-mère

Sous le choc par cette phrase, je n’ai même pas su quoi répondre. J’étais littéralement bouche bée. Elle m’a même dit qu’elle m’achèterait une balance pour que je puisse suivre mon poids. C’est ensuite, quand nous sommes retournés chez moi, que mon chum m’a expliqué que sa mère lui disait (dans mon dos) plusieurs critiques sur mon poids depuis quelques mois. Elle lui a même déjà dit : « coudonc, ta blonde est-elle enceinte ??? ». Vraiment insultant…

Manipulation psychologique

Ça m’a vraiment démoli psychologiquement et j’ai commencé à avoir une faible estime de moi-même. Je ressentais beaucoup de culpabilité lorsque je mangeais des aliments « non-santé ». J’avais honte de ma prise de poids et de mon petit ventre. Je me sentais comme une moins que rien. J’avais perdu toute confiance en moi et j’ai commencé à faire beaucoup d’anxiété aussi.

Puis quand j’allais chez elle, pour remuer le couteau dans la plaie on dirait, elle n’arrêtait pas de faire des critiques dans le dos des gens qu’elle trouvait « trop gros ». Elle me disait des phrases telles que: « les grosses ne devraient pas mettre de leggings, une fille que je connais a beaucoup engraissé dernièrement, telle fille est grosse ou laide, les vergetures sur une femme ne sont vraiment pas jolies, etc ».

Commentaires grossophobes

Elle méprisait beaucoup les gens en surpoids et elle me disait toujours qu’elle:

  • portait des jeans de taille 0;
  • était mince;
  • faisait des jeûnes intermittents pour ne pas engraisser;
  • prenait des pilules pour maigrir;
  • n’avait aucune vergeture sur son corps malgré ses grossesses, qu’une fille devait souffrir pour être belle;
  • etc.

Elle était complètement obsédée par son apparence et par celle des autres également. Ça en était devenu extrêmement malsain pour moi.

Des pillules pour maigrir

Commentaires grossophobes d'une belle-mère

À un moment donné, il y a de cela environ 1 an et demi, elle a même voulu me donner des pilules pour que je puisse maigrir. Elle me disait que ma prise de poids paraissait beaucoup et qu’elle était prête à « m’aider » pour que je puisse perdre du poids. Comme si elle devait contrôler ma perte de poids, sans scrupule. Je te rassure, je n’ai jamais voulu prendre ses pilules. Je ne voulais pas mettre ma santé en jeu.

Dans les mois qui ont suivi, j’ai commencé à réaliser que ce qu’elle me faisait subir était extrêmement toxique. Tout cela n’était vraiment pas normal.

Je me faisais littéralement jouer dans la tête.

« Tu collectionnes les poils toi »

Finalement, ce qui suit n’a pas rapport avec mon poids, mais ça concerne encore mon apparence physique. Ça a été en quelque sorte la goutte de trop qui a fait déborder le vase déjà trop plein… Voilà, en août dernier, elle a critiqué mes poils en me disant que j’en avais beaucoup, car elle avait vu mes jambes et mes cuisses avec des repousses de poil. Je la cite, elle m’a dit d’un ton arrogant : « tu collectionnes les poils toi ». Oui, je le sais, elle n’avait pas besoin de me le dire. Toutes les femmes dans ma famille ont une bonne pilosité, mais j’ai appris à m’accepter malgré ses commentaires.

Elle m’a même mentionné qu’elle me payerait une épilation au laser pour que je puisse me débarrasser de mes poils, comme si c’était une honte à avoir. Je n’ai jamais accepté cela. Et, jamais au grand jamais, je vais m’épiler au laser pour faire plaisir à quelqu’un. Si je le fais un jour, ça va être pour moi et je vais le payer moi-même. Je n’accepterai pas de cadeau empoisonné.

Un copain bienveillant

Heureusement, malgré toutes ses critiques, mon copain a toujours accepté mon corps tel qu’il est. Il n’a jamais été d’accord avec les commentaires et propos dégradants de sa mère. Il ne m’a jamais rien dit de tel. Longtemps, il s’est même senti impuissant à cause d’elle.

Impacts de ces commentaires

Aujourd’hui, après plusieurs années à détester mon corps à cause de ses commentaires et paroles blessantes, j’ai compris plusieurs choses. J’ai compris que je ne devais pas m’en faire. Si elle agit de cette façon, c’est qu’elle n’est sûrement pas bien dans sa peau et qu’elle est endoctrinée par la culture des diètes depuis fort longtemps. Elle a peut-être des troubles alimentaires aussi, je ne sais pas. Si elle me redit de telles paroles un jour, je ne me gênerais pas pour dire mon opinion et pour défendre ma propre valeur maintenant. Elle va entendre ma voix.

Le problème ne vient pas de moi, il vient d’elle-même et de la société dans
lequel nous vivons.

Je n’ai pas le corps d’un mannequin, je ne suis pas une fille « taillée au
couteau » comme elle le voudrait, mais je suis moi. J’aime mes imperfections,
mon petit ventre, mes poils et ma cellulite. Je suis belle point.

Merci de m’avoir lu! Depuis que je te suis sur les réseaux sociaux, je me sens beaucoup mieux dans mon corps et dans mon esprit. Je t’admire beaucoup.

Je t’envoie plein d’amour! 🥰🥰 »

 

Grossophobie et commentaires liés au poids

Si tu désires en savoir plus au sujet de la grossophobie, je t’invite à lire mes articles Grossophobie : obèses et victimes de préjugés | Être gros = un risque pour la santé? et Coronavirus et IMC | Critères grossophobes. Je te recommande également de consulter les articles d’Édith Bernier sur le site web grossophobie.ca, l’une de mes ressources favorites dans le domaine.

Tu pourras aussi trouver plusieurs témoignages en lien avec le poids et les commentaires vis-à-vis de l’apparence physique à travers mes épisodes de podcasts.

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Du port du masque vers des lois grossophobes…

Oui au masque, non au pas de trop | Critique Article Journal de Montréal

On m’a envoyé des extraits d’un article récent du Journal de Montréal. Ça m’a donné des frissons dans le dos! Il s’agissait d’une critique du port du masque dans le cadre de la pandémie qui fait rage au Québec. L’auteur de l’article en question est en faveur du port du masque. Toutefois, dans son raisonnement, il a soulevé certains arguments qui m’ont fâchée. Je sais que plusieurs Québécois pensent ainsi. Ça me dérange beaucoup.

Je devais évidemment vous partager mon avis sur la question.

Comme tu le sais sûrement, le port du masque dans les lieux publics fermés est maintenant obligatoire. Que tu sois ou non en faveur de cette loi, je crois que ce qui suit pourrait t’intéresser.

Je te laisse premièrement prendre un moment pour lire ces citations et réfléchir aux implications de ces affirmations.

Citations grossophobes

« Pourquoi soigner l’obésité quand on peut bannir les barres de chocolat ? »

« Pourquoi ne pas imposer la pesée obligatoire hebdomadaire sur une “balance” reliée par un petit logiciel à la Santé publique ? Avez-vous pensé une seconde aux milliards sauvés si tous les Québécois respectaient leur poids santé? »

« Et puis, si c’était bon pour la cigarette et le tabac, pourquoi ce ne le serait pas pour votre graisse ? »

Ta santé est plus qu’un poids sur la balance

Comment quelqu’un peut-il penser que ce genre de raisonnement est logique? Que le fait d’accepter de mettre des masques pour le bien commun est un premier pas vers ce genre de mesures inappropriées basées sur le poids et les habitudes alimentaires uniquement.

J’aimerais te rassurer:

NON, bannir les barres de chocolat n’est pas une bonne idée du tout. Ça ne fera que hausser leur attrait à nos yeux. Éventuellement, ça nous poussera à les considérer comme étant des aliments spéciaux. On leur attribuera une valeur morale négative. Ceux qui en mangeront auront l’impression d’être de mauvaises personnes, alors que ce n’est pas le cas du tout. Le chocolat peut sans aucun problème faire partie d’une alimentation équilibrée.

NON, le poids n’est pas toujours directement associé avec l’état de santé d’une personne. Le fait de peser les gens de manière obligatoire pourrait au contraire avoir des impacts négatifs sur ces derniers. Tout cela pourrait les pousser à suivre des diètes s’avérant nuisibles pour leur santé, voire dangereuses. Ça risque également fortement d’affecter leur santé mentale et de les fragiliser au développement d’une forme de trouble alimentaire.

Ces théories discriminatoires et grossophobes ne sauveraient pas la vie des gens… PAS DU TOUT!

On ne devrait JAMAIS, au grand jamais forcer les gens à perdre du poids.

Des arguments fallacieux

Et toi, que penses-tu de ce genre d’argumentaire basé sur des principes susceptibles d’emprunter la “pente glissante”? Crois-tu qu’en acceptant de veiller à la sécurité de tous, ça signifie que le gouvernement peut nous imposer n’importe quoi? De mon côté, je suis complètement en désaccord, vous l’aurez bien deviné.

Es-tu familier avec le sophisme de la “pente glissante”. Si ce n’est pas le cas, je t’invite à lire ce mémoire de maîtrise sur la question. À travers le document, Kevin Voyer nous partage deux exemples populaires en bioéthique au sujet de l’avortement et de l’euthanasie.

Voici un extrait qui pourra t’aider à mieux comprendre: “La structure logique de la pente glissante est plutôt simple: si on permet A, alors B sera la conséquence nécessaire ou très possible; B est moralement inacceptable; par conséquent, on ne devrait pas permettre A”.

Un masque pour réduire la contagion

Dans son article, l’auteur présente un exemple complètement farfelu. Il compare à tort le port du masque à l’imposition de limites sur l’achat de fromage ou de beurre dans les épiceries dans l’objectif “d’améliorer notre cholestérol sanguin”.

Les deux mesures n’ont premièrement aucun lien ensemble. Il est démontré que le port du masque réduit la portée des gouttelettes de salive/mucus contenant le virus. Qu’il participe à la réduction de la zone de contamination. Que ça pourrait réduire considérablement le nombre de gens malades et de décès. Porter le masque pourrait nous aider à sauver la vie de plusieurs personnes tandis qu’il est démontré que la consommation d’aliments hauts en cholestérol alimentaire n’est pas réellement liée à l’état de santé.

Ce texte omet également de mentionner que le nombre de personnes infectées peut augmenter exponentionnellement en raison du caractère contagieux de la maladie. Une personne peut, à elle seule, contaminer des centaines d’autres individus. Celles-ci pourront, à leur tour, affecter un nombre incalculable d’êtres humains ayant des conditions de santé variables. Si on ne met pas en place des mesures de sécurité dès maintenant, on pourrait rapidement perdre le contrôle. À ce moment, le nombre de morts pourrait devenir très élevé. On voit donc comment le masque peut nous aider concrètement.


Mon verdict au sujet du masque

Je suis EN FAVEUR du port du masque et je crois qu’on devrait faire tout ce qui est en notre possible pour réduire le nombre de gens qui seront atteints par la COVID-19. J’ajouterais à cela la citation suivante: “Cependant, les masques à eux seuls ne peuvent ralentir considérablement la pandémie de COVID-19. Ils doivent être associés à une distance sociale adéquate et à une hygiène des mains diligente.” Il est aussi primordial de porter son masque adéquatement et de suivre les autres mesures de sécurité proposées.

Je tiens toutefois à mentionner que je ne suis pas une experte dans le domaine. En cas de doute, je te conseille de te fier sur l’avis de professionnels de la santé spécialisés en microbiologie et en infectiologie.

Si le sujet de la grossophobie t’intéresse, je te suggère de consulter ces articles:

Pour réellement apprendre à écouter ton corps, voici l’essai gratuit de ma formation “La Faim: Comment mieux comprendre son corps”.

Références