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S2E2 | Apprendre à vivre avec l’anorexie

Podcast Témpoignage avec Laurie | Vivre avec un trouble alimentaire tel que l'anorexie

Dans cet épisode de podcast, je reçois Laurie, une femme vivant au quotidien avec de l’anorexie depuis plusieurs années. Au cours des différentes étapes au cours de son processus, elle a eu l’occasion d’en apprendre davantage à son sujet. Elle tente encore de découvrir aujourd’hui qui elle est réellement en tant qu’individu lorsqu’elle met de côté la parcelle d’elle-même liée à son trouble alimentaire.

Dans cet épisode, elle nous donne la chance de découvrir son parcours ainsi que les différents types de traitements qu’elle a expérimentés en cours de route. Cette discussion en toute transparence m’a aussi fait beaucoup réfléchir au sujet des impacts des commentaires liés au poids ou à l’apparence. Je sens que cette entrevue pourra également t’aider à mieux comprendre comment voguer à travers ce monde qui n’est pas toujours aussi doux qu’on le désire. On y apprend de quelle manière se faire une petite carapace contre les agressions externes, mais aussi comment découvrir notre réelle personnalité et bien s’entourer dans nos démarches de rétablissement d’un trouble alimentaire grâce à des ressources bienveillantes.

Je tiens une fois de plus à remercier Laurie pour ce beau moment passé à ses côtés virtuellement ainsi que pour les belles discussions qu’on aura aussi eu en privé. Merci de réduire les tabous et de briser des préjugés entourant l’anorexie, ça fait du bien d’entendre les vraies choses et de réaliser qu’on peut passer à travers des périodes plus sombres.

AVERTISSEMENT: Cet épisode de podcast comprend des informations relatives aux variations de poids de mon invitée ainsi que plusieurs pensées restrictives qui lui ont traversé l’esprit en lien avec la culture des diètes et les troubles alimentaires. On y parle aussi de méthodes compensatoires utilisées par mon invitée et des thérapies plus difficiles qu’elle a dû traverser. Finalement, il y a des informations concernant l’activité physique qui vont davantage être nuancées dans la partie #3 de cette entrevue (il est important de faire attentention de ne pas compenser en utilisant le sport/activité physique). Si tu sens que ces informations pourraient ne pas te convenir, je t’invite à sélectionner un autre épisode de podcast.

À propos de l’invitée

Laurie est une infirmière praticienne spécialisée en première ligne qui adore tout ce qui touche la santé. Elle cherche toujours à développer de nouvelles connaissances et apprendre davantage sur différents sujets. Habituée de performer et de repousser ces limites depuis son jeune âge, elle a décidé de poursuivre ses études au cycle supérieur afin de devenir IPS en première ligne. Malgré les embûches qu’elle a rencontré dans son parcours a cause de son trouble alimentaire, elle a tout de même réussi à atteindre ces objectifs personnels et professionnels. 

Très sportive de nature, elle a commencé le patinage artistique dès son jeune âge. Elle a également joué longtemps au soccer compétitif. Au secondaire elle a trouvé une passion pour le cheerleading. Elle est allée 5 fois au championnat mondial de cheerleading en Floride et son équipe est arrivée 3e au mondial dans leur catégorie lors de sa dernière performance. Elle aussi a fait plusieurs demi-marathon. Laurie fait maintenant principalement de la course à pied, mais aime tout ce qui bouge comme le ski de fond, la randonnée, le yoga et l’entraînement musculaire. Elle a longtemps été dans la performance qui lui a beaucoup servi dans sa vie mais également nuit sur certains aspects. Elle sait faire preuve d’une grande résilience et demeure toujours persévérante dans son processus de guérison de l’anorexie. 

Première partie de l’entrevue

Ici, on parle entre autres:

  • Présentation de mon invitée (Laurie est infirmière praticienne spécialisée ou “super infirmière ”)
  • Quand et comment à débuté son histoire avec les troubles alimentaires?
  • Quels sont les symptômes qui lui ont confirmé qu’elle n’était pas bien physiquement/mentalement?
  • Quels sont les facteurs qui ont précipité ses symptômes?
  • Est-ce qu’elle constate des variations dans le temps dans l’intensité de son trouble alimentaire?

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Cynthia Marcotte | Nutrition & Santé · S2E2a | Apprendre à vivre avec un trouble alimentaire “chronique” avec Laurie

Deuxième partie de l’entrevue

Voici quelques questions que j’ai posé à Laurie au cours de la discussion:

  • As-tu consulté des professionnels de la santé à ce sujet? Si oui, à quel moment (élément(s) déclencheur(s)/signes que tu n’allais pas bien)?
  • Comment est-ce qu’ils t’ont aidé?
  • As-tu des ressources à proposer aux gens qui vivent au quotidien avec une relation difficile avec les aliments? (ex: livres, sites web, ligne d’écoute, centre d’aide)
  • Selon toi, quelle est la meilleure façon d’aider un proche qui traverse ce genre de situation?
  • Quelle est la chose qui t’a fait le plus peur dans le processus?
  • As-tu déjà pensé abandonner la thérapie? Si oui, pourquoi? (Qu’est-ce qui était le plus difficile pour toi? Est-ce que tu as reçu l’aide dont tu avais besoin?)
  • Quels sont les répercussions positives de ton suivi médical/nutrition dans ta vie?
  • Comment te sens-tu après tes repas (au début vs maintenant)?  
  • Qu’espères-tu voir comme changements dans ton corps/esprit au cours des prochaines semaines et mois?  
  • Qu’est-ce qu’on te souhaite pour le futur?

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Cynthia Marcotte | Nutrition & Santé · S2E2b | Thérapies pour l’anorexie & trouble de personalité limite avec Laurie

Suppléments et médication

Voici un avant-goût des sujets abordés dans cet enregistrement:

  • Aménorrhée et contraception (perte des règles/menstruations et hormones sexuelles féminines)
  • Fragilité osseuse et suppléments vitamine D (impacts de la restriction alimentaire sur la structure des os et sur l’apport en certains nutriments essentiels)
  • Santé mentale
  • Médication dans les contextes de troubles alimentaires (besoins physiologiques et psychologiques)
  • Particularités des troubles alimentaires (origine, dysmorphie corporelle)
  • Mouvement du corps et activité physique
  • Adapter l’alimentation et s’assurer de manger suffisament pour rétablir le poids et l’état médical (densité énergétique des aliments)

Je te répète ici à quel point il est important de se référer à un professionnel de la santé (médecin, pharmacien, psychologue, nutritionniste) afin d’avoir des conseils ajustés à notre situation médicale. Cet épisode ne remplace pas une consultation en privé.

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Cynthia Marcotte | Nutrition & Santé · Anorexie et ses traitements | Thérapies, suppléments & médicaments

Extraits de l’entrevue

Quels sont les symptômes qui t’on confirmé que tu n’étais pas bien physiquement et mentalement? 

Bien entendu le symptôme le plus apparent est le sous-poids qui est encore présent aujourd’hui. Ensuite j’avais toujours, toujours froid. Je me rappelle que je ne voulais même pas aller dans les bars avec mes amies, on se préparait toutes ensemble et je commençais à pleurer parce que je savais que j’allais avoir froid. C’était vraiment intense, je me levais le matin et je me demandais comment je pouvais faire aujourd’hui pour ne pas avoir froid. Mon corps a commencé à changer et je commençais à avoir du poids (duvet) a des endroits ou j’en ai jamais eu) Maintenant on dirait que mon corps s’est habituée, c’est vraiment moins problématique.

J’ai aussi perdu beaucoup de cheveux. J’avais les cheveux assez épais lorsque j’étais plus jeune et mes cheveux sont devenus plus minces et sèches. Au niveau de mon humeur, j’avais beaucoup moins de joie de vivre. J’avais toujours envi de pleurer… pour aucune raison. Je faisais des crises de panique et beaucoup d’anxiété. J’avais un trouble du sommeil et beaucoup de symptômes gastro-intestinaux. Avec les années j’ai développé de l’anémie assez sévère, des sx GI, cardiaque (bradycardie, hypoTA) manque de potassium (crampes musculaires), je faisais des syncopes assez fréquemment. Aujourd’hui ces symptômes sont encore présents mais beaucoup moins pires. Je suis complètement fonctionnelle mais il m’arrive encore d’avoir certains malaises

Constates-tu des variations dans le temps dans l’intensité de ton anorexie?

Oui. j’ai eu beaucoup de UP and DOWN, mais mes up n’ont jamais été assez bien pour retrouver un équilibre et un poids santé. J’avais de meilleures passes, mais jamais pour dire que j’étais guéri. Et lorsque j’avais des down c’était vraiment intense et rapide… j’ai un métabolisme très rapide et je suis très petite naturellement alors c’était trop facile pour moi de perdre du poids… et tellement difficile à prendre. Oui mentalement, mais physiquement ça me prenait beaucoup de calories en surplus que je n’étais pas capable de tolérer…

Contrairement à d’autres personnes atteintes d’anorexie, je n’ai jamais arrêté complètement de manger. Mais au début j’avais vraiment diminué mes apports. C’était une obsession. J’ai passé un bon 3 ans dans la restriction. Presque tous les aliments étaient interdits pour moi. C’était tellement anxiogène. Tous les aliments me faisaient peur et je me disais que MOI je n’avais pas le droit de manger normalement. Ensuite, comme plusieurs anorexiques, la boulimie est arrivée. Durant cette période, c’était de la honte. C’était tellement difficile pour moi d’en parler, mais mon corps en avait tellement besoin. Et contrairement à certains, la boulimie ne m’a pas fait prendre de poids. Au contraire les moyens que j’ai développés étaient tellement efficaces que je continuais à en perdre. J’ai souvent dit que j’aurais tellement aimé ne pas être capable de vomir. Je crois que l’enfer a vraiment débuté à ce moment parce que c’était tellement facile pour moi que j’avais toujours une porte de sortie facile. Et je ne vomissais pas seulement lorsque j’avais une crise, j’ai commencé à vomir TOUT ce que je me mettais dans la bouche.

Ensuite j’ai eu une période où je me suis mise à faire de l’entraînement encore plus intense. Plus de musculation. J’étais vraiment obsédée par le fitness, je regardais des vidéos YouTube je suivais des filles qui faisaient des compétitions de bikini. Je ne voulais pas en faire, mais pendant cette période j’ai réussi à plus manger et à garder un peu plus ce que je mangeais. Par contre, je comptais tout tout ce que je mangeais, je croyais guérir de mon trouble, mais en fait c’était seulement une autre manière que ma maladie se présentait. Cette période a duré peut-être 1 an et j’ai bien réalisé que ça n’allait pas mieux. Je suis donc retombé un peu dans les cycles de restriction de crises alimentaires de surentraînement.  J’essayais de tout le moyen de guérir, mais ça ne fonctionnait jamais et mes comportements destructeurs venaient toujours me rattraper… je me rappelle qu’un jour j’étais tellement fâché parce que j’essayais d’expliquer à mes proches et aux intervenants comment je me sentais et pourquoi je faisais ça. Mais moi-même je ne me comprenais pas. J’étais incapable de dire pourquoi je m’infligeais cet enfer-là.


WEBINAIRE PROTÉINES VÉGÉTALES

C’est par ici pour t’inscrire gratuitement à mon webinaire du 11 mars prochain ayant pour sujet “Protéines végétales: Effets sur la faim et la satiété”.


Ressources troubles alimentaires & santé mentale

Anorexie et boulimie Québec (Aneb) | Références troubles alimentaire

Références mentionnées dans le podcast

Nutritionnistes et personnes inspirantes

Autres ressources

Contenu informatif

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S1E9 | Y aller “all in”: Manger plusieurs milliers de calories par jour pour être en santé

Approche All In | Podcast avec Audrey-Anne
Approche All In | Podcast avec Audrey-Anne

Dans cet article, je t’explique tout sur mon podcast dans lequel j’aborde l’approche “All in”. Je discute avec Audrey-Anne.

 

**TW : Troubles de comportement alimentaire et calcul de calories. **

 

L’approche “All in” en quelques mots

Avant de te laisser écouter l’entrevue, j’aimerais te glisser quelques mots au sujet de l’approche “All in”. Puisque je compte t’en parler plus en détail à travers une vidéo future, je vais y aller en surface avec les explications pour le moment. (N‘hésite pas à me dire en commentaire sous l’article si ça t’intéresse. Ça m’encouragera à travailler là-dessus plus rapidement!)

En quelques mots, l’approche all in est une méthode utilisée pour cesser de ressentir la faim extrême. C’est une méthode qu’on utilise principalement chez les gens ayant un trouble alimentaire tel que l’anorexie. En se donnant la permission de manger jusqu’à pleine satisfaction (physique et mentale), sans compter les calories ou se restreindre, il est possible de rééquilibrer les différents signaux du corps et de réussir à ne plus ressentir de rages alimentaires aussi importantes.

Ce processus est long et difficile pour la plupart des gens. Il demande aussi, à mon avis, un accompagnement par un professionnel de la santé spécialisé dans le domaine. D’ailleurs, si tu sens que tu as des comportements alimentaires ou des pensées par rapport à ton corps ou ton alimentation qui te font du mal, n’oublie pas qu’il existe une tonne de ressources de confiance pour te venir en aide. Par exemple, le site web de l’organisme ANEB te donneras les coordonnées de cliniques (nutritionnistes et psychologues), des réponses à tes questions et une ligne d’écoute. Je te recommande aussi de passer jeter un coup d’oeil à la page de l’organisme ÉquiLibre. Ils offrent un lot d’informations qui pourraient t’aider.

Si tu veux en savoir davantage, je te suggère de visionner la vidéo au sujet de l’expérience de Stephanie Buttermore. C’est une ancienne participante de compétitions de culturisme/bodybuilding ayant utilisé l’approche “all in” pour traiter ses troubles alimentaires.

 

Au sujet d’Audrey-Anne

Audrey-Anne travaille au Tribunal de la Sécurité sociale du Canada, au sein du gouvernement fédéral. Elle ne pensait jamais travailler au gouvernement car elle se disait être une personne qui aime que les choses bougent et de nouveaux challenges, mais, à sa grande surprise, elle travaille là depuis quelques mois déjà et aime vraiment ça! Avant de travailler au gouvernement, elle a travaillé au Nautilus Plus pendant plus de 2 ans, un centre de conditionnement, en tant que diététiste. Elle travaillait surtout en perte de poids avec ses clients, ce qui impliquait de se concentrer énormément sur l’apparence et le corps. 

La raison qui lui a fait quitter son emploi est la suivante: elle voulait se consacrer à 100% à sa guérison et elle avait besoin d’une pause du monde de la nutrition. Auparavant, elle a également enseigné un cours à La Cité collégiale, ce qui lui avait révélé son amour pour l’enseignement! Elle a complété un baccalauréat en Sciences de la Nutrition à l’Université d’Ottawa de 2012-2016, et avant même qu’elle soit admise à l’université, elle savait que le seul programme qui la passionnerait était celui de Nutrition, car c’est un sujet qui l’intéressait depuis toujours. Ce qui la distingue des autres, selon elle, c’est qu’elle est une personne très empathique, donc elle a toujours créé très facilement des relations avec ses clients, ayant le réel désire d’aider chaque personne. Elle s’est fait souvent dire qu’elle est une personne authentique.

Ses passions et passe-temps sont la musique (elle chante et elle joue de la guitare), les sports, car elle adore être active (avec l’exception de la dernière année, car elle était en période de guérison) et aider les gens autour d’elle (ça sonne quétaine, mais c’est vrai haha).

Première entrevue avec Audrey-Anne

AVERTISSEMENT! Cet épisode de podcast contient des informations pouvant être plus sensibles pour certaines personnes et je désire m’en excuser (mention de nombre de calories, discussion autour des troubles alimentaires et de l’anorexie…). J’aimerais donc t’inviter à ne pas écouter cet enregistrement si tu sens que ce sont des choses qui pourraient t’affecter négativement. Je vais tâcher de censurer les prochaines conversations autour des troubles alimentaires pour m’assurer que le contenu soit adapté pour tous.

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Signaux d’alerte ressentis par Audrey-Anne:

Premières 4 années:

  • Aménorrhée
  • Légère perte de cheveux
  • Plus frileuse qu’avant
  • Plus sérieuse (moins joyeuse, ricaneuse, etc.)
  • Moins sensible, créative 
  • Moins d’appétit et parfois (assez rarement) des binges
  • Plus concentrée sur mon apparence
  • Moins de libido (il faut en parler)

Dernières années (3 ans subséquents):

  • Aménorrhée
  • Perte sévère de cheveux
  • Froid en tout temps, même lorsqu’elle montait le thermostat de son bureau à 30 degrés Celsius
  • Souvent triste voire dépressive (ne riais plus jamais par elle-même)
  • Vraiment moins de créativité (pour ses loisirs) et moins de sensibilité envers les autres
  • Très concentrée sur elle-même, son apparence, son alimentation et son poids prenaient toute la place
  • Presque plus d’appétit (avant qu’elle recommence à manger où là son appétit a été réactivé intensément)
  • Faim extrême (donc dans un deuxième temps, une fois la reprise alimentaire)
  • Libido absente

Retour sur l’expérience d’Audrey-Ann

Première partie

Au menu dans cet épisode:

  • Retour sur l’expérience d’Audrey-Ann concernant l’adoption de l’approche All in (qu’est-ce qui s’est passé au cours des différentes étapes du processus)

  • Peur et péoccupation excessive par rapport à la prise de poids

  • Différentes définitions et caractéristiques liées à l’anorexie (besoin d’aide malgré ne pas avoir de diagnostique officiel)

  • Décompte de calories et de macronutriments (dans le quotidien et dans des activités telles que les visites au restaurant)

    • Règles alimentaires telles que manger une tonne de légumes, peu de calories et produits transformés

    • Danger des applications telles que My Fitness Pal

  • Obsession alimentaire camouflée auprès des proches et des autres membres de l’entourage

  • Conséquences physiques de l’approche All In

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Deuxième partie

 

Discussion sur l’anorexie

Selon Aurey-Anne, il existerait différents “degrés” d’anorexie. Cependant, lorsqu’on consulte le livre de diagnostics de psycho DSM5, voici les critères officiels d’anorexie:

1) Restriction calorique selon besoins quotidiens, menant a un poids significativement plus bas dans le contexte d’âge, le sexe, trajectoire de développement et santé physique. Un poids significativement bas est défini comme un poids qui est moins que le minimum de la norme. Par exemple, la norme minimale pourrait être moins que 18.5 IMC ou moins que 18-28% gras (pour les femmes).

Dans son cas par exemple, son IMC était de 20 qui semble bien normal. Par contre, son pourcentage de gras était vraiment bas puisqu’elle avait une bonne masse musculaire. Une autre raison de ne pas se fier complètement à l’ IMC! (Audrey-Anne ajouterait à ceci, un poids qui est significativement plus bas d’où le corps veut être naturellement)

2) Une peur intense de prendre du poids ou de devenir gros ou un comportement qui interfère avec la prise de poids, même si le poids de la personne est déjà bas.

3) Perturbation de la façon dont le poids ou la forme corporelle est ressenti; manque persistant de reconnaissance de la gravité du faible poids corporel actuel.

« Il y a beaucoup de gens qui pourraient tomber dans cette définition ou qui y passent proche. Malheureusement, ce qui est typiquement présenté dans les médias ou ce qu’on apprend à l’école c’est que l’anorexie signifie automatiquement que c’est un cas extrême. 

C’est une mauvaise représentation, car il y a beaucoup de gens qui souffrent de troubles alimentaires, dans ce cas-ci, d’anorexie et qui ne sont pas diagnostiqués. Ça me fait penser à un exemple que j’ai vécu avec mes parents. Mon beau père avait déjà mentionné à ma mère, “penses-tu que Audrey est anorexique?” Et ma mère a répondu à ce moment, “non non, elle est juste vraiment passionnée par le fitness, etc.” (Combien de fois entendons-nous ça!? lol) »

 

Mon diagnostic d’anorexie

Audrey Anne | Poids au plus bas avant Approche All In

Audrey-Anne à son poids au plus bas avant l’approche All In

Audrey-Anne à son poids plateau après l'approche All In

Audrey-Anne à son poids plateau après l’approche All In

 

« Après avoir reconnu mon diagnostic des années plus tard, ma mère m’a raconté ça et je lui ai demandé pourquoi elle pensait ça. Elle m’a répondu que lorsqu’elle pensait à quelqu’un d’anorexique, elle pensait aux images de personnes squelettiques qui ne mangent presque rien, etc. Moi je n’étais pas squelettique, et je semblais manger quand même beaucoup (surtout des légumes lol). Aussi, dans mon cas, c’était environnemental et moins intense et flagrant que d’autres cas qui sont typiquement présentés. Je n’ai jamais coupé des aliments, j’étais concentré sur les calories et mon poids. J’avais une peur très intense de prendre du poids qui était très connecté à mon estime de moi-même. Ma vie était vraiment centrée autour de mon poids et de mon alimentation. Je voulais toujours perdre plus de poids. »

Fitness et troubles alimentaires

« Ce que je réalise aujourd’hui, c’est qu’il y a sûrement plusieurs personnes dans le fitness qui ont des troubles alimentaires et qu’il ne le savent pas. Les compétitions de fitness qui font en sorte qu’une personne doit perdre un énorme pourcentage de gras pour être “stage ready”, je trouve ça tellement toxique. Une fois que tu vis ça, c’est très difficile de demeurer dans un état d’esprit sain. C’est un peu ça qui m’est arrivé dans le fond. »

Pourquoi j’aime l’approche All In?

Est-ce que je le recommanderais aux autres?

« Voici pourquoi j’aime vraiment la méthode All In et que je la recommanderai aux gens qui veulent guérir comme étant la méthode favorable: Je crois que ça met les chances de notre côté pour être libéré à 100% et de favoriser le plus une alimentation vraiment intuitive. Aussitôt que l’on place de règlements, c’est certain qu’ on ne pourra pas être vraiment intuitifs. 

Ça nous permet d’offrir de la compassion envers soi-même et de graduellement apprivoiser différents aliments.

Les troubles alimentaires et les interventions sont quand même très nouveaux. Cependant, on peut observer que les principes de cette méthode sont de plus en plus utilisés comme méthode de guérison aujourd’hui considérant la popularité de l’alimentation intuitive chez les nutritionnistes ainsi qu’à travers le mouvement body positivity.

Études sur le sujet

Il n’y a malheureusement pas beaucoup d’études sur le sujet encore, mais il y en a quelques-unes qui nous donnent de la bonne information. Une étude en particulier m’avait marqué au début de ma guérison et elle m’ a aidé à comprendre plusieurs choses. Il s’agit du Minnesota starvation study, une étude que je présente plus en détail à travers l’entrevue.

Il faut se dire que quand tu viens d’un passé restrictif, les chances que tu “dérapes” de l’autre bord sont sûrement extrêmement faibles. Les gens qui ont des problèmes de surconsommation sont plus rares que ceux qui font le yoyo. Se faire suivre par un.e psychologue et/ou un.e nutritionniste est très bénéfique dans cette circonstance. Par contre, attention pour les psychologues, car il y en a plusieurs qui ne comprennent pas cette nouvelle méthode de guérison. Ça peut contribuer au stress et créer de la confusion. L’idéal serait de trouver une nutritionniste éduquée en troubles alimentaires et, si possible, qui connaît et comprend cette méthode.

All in vs approche conventionnelle

Je ne peux pas comparer ma guérison de deux façons avec la méthode conventionnelle, mais je sais comment je suis aujourd’hui. Aussi, j’ai essayé 2-3 ans de temps de guérison par des méthodes conventionnelles. Toutefois, comme j’avais la faim extrême, ça me créait beaucoup de stress puisque j’avais juste de plus en plus faim.

Voici d’ailleurs quelques trucs que j’aurais peut-être pu faire différemment en rétrospective:

    • J’étais très intense dans mon TA et aussi dans ma guérison. 
    • J’aurais peut-être pu intégrer un peu plus d’exercice intuitif à mon quotidien.

Il sera malheureusement impossible de savoir si ces alternatives auraient amélioré la guérison. Ce que j’ai vécu de la façon que j’ai vécu m’a quand même vraiment bénéficié, donc c’est difficile a dire. »

 

Points à retenir

Nous aimerions t’inviter à te poser la question:  Est-ce que j’ai des comportements restrictifs inconscients? Il est possible d’avoir des pensées plus troubles face à notre alimentation même sans avoir de trouble alimentaire diagnostiqué.

Décompte de calories ou de macronutriments

À travers l’entrevue, nous avons également abordé la question du décompte de calories et/ou de macronutriments. J’ai soulevé certaines de mes craintes par rapport à cette stratégie. J’aimerais te rappeler qu’il est facile de tomber dans l’obsession lorsqu’on commence à faire ce genre de calculs. Il existe définitivement plusieurs conséquences négatives associées à ce type cette surveillance nutritionnelle. Si tu te sens plus fragile psychologiquement, je crois que le mieux sera d’éviter tout type de calculs.

Si tu fais déjà des décomptes de calories/macronutriments ou si tu te pèses quotidiennement, tu peux aussi poser les questions:

  • Pourrais-je arrêter de me peser/compter mes calories sans ressentir de stress?
  • Est-ce que ces informations me rendent parfois triste, insatisfait.e ou est-ce que ça affecte mon estime personnelle de manière négative?
  • Si je n’atteins pas mes objectifs, comment est-ce que je vais me sentir au cours du reste de la journée?

Écouter l’entrevue

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