Dans cet article, je te présente l’épisode de podcast dans lequel je discute de dumpster diving avec l’autrice du blogue Effet pastel.
Au sujet de l’invitée
Pour ce podcast, on reçoit l’autrice du nouveau blogue www.effetpastel.com . L’invitée d’aujourd’hui brise les idées préconçues sur cette pratique qui gagne à être connue. Elle pratique le dumpster diving par intérêt, curiosité et par soucis environnemental. Tout au long de son parcours universitaire, son mode de vie la amené à découvrir l’envers du décor de Montréal. Elle y a découvert une panoplie de ressources et d’alternatives à la consommation. Aujourd’hui, elle partage avec nous comment accéder aux trésors qui se cachent dans les poubelles des commerces. Celles-ci s’avèrent une mine d’or incroyable.
Dans ses temps libres, elle apprécie les promenades au bord de l’eau, les livres de faits vécus, l’émission Radio-Enfer, la plage et les films Québécois.
Vous pouvez la suivre sur son blogue www.effetpastel.com qui regroupe ses sujets de prédilection. Elle aborde, entre autres, le minimalisme, la consommation responsable, d’innombrables trucs pour économiser au quotidien. Elle écrit aussi des articles abordant avec délicatesse et sincérité des thèmes en lien avec la psychologie.
Le podcast
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À quel moment et endroit en as-tu entendu parler la première fois?
J’ai le souvenir lointain d’en avoir entendu parler il y a environ 15 ans aux nouvelles à la télévision. À l’époque, je croyais que c’était une pratique compliquée et difficile d’accès.
Ton histoire avec le dumpster diving
En 2016, j’ai découvert le groupe Facebook ‘’Free Food for Free people Montréal’’. Au début, je me rendais à ce qu’on appelle des “drops’’. Il s’agit de personnes qui font du dumpster diving et qui ramassent la nourriture en grande quantité. Ces personnes laissent la nourriture à un endroit stratégique, comme une intersection passante dont l’espace le permet. Puis, elles prennent une photo et la mettent sur la page Facebook. Ensuite, on peut se rendre à l’endroit choisi et aller chercher de la nourriture. Il faut rester à l’affût des nouvelles publications et se rendre rapidement à l’endroit indiqué si on veut qu’il reste de la nourriture à son arrivée. Après 6 mois de me déplacer aux ‘’drops’’, j’ai décidé d’essayer de faire du dumpster diving moi-même.
C’est quoi le ‘’dumpster diving’’?
Je dirais que c’est simplement de récupérer la nourriture qui a été jetée par les commerçants.
Comment se lancer?
C’est important de prendre le temps de s’informer avant d’aller directement explorer les poubelles des commerces. Par exemple, lire des articles sur le sujet et se mettre en équipe avec une personne qui en a déjà fait ou qui manifeste l’intérêt d’essayer. Écouter ce podcast c’est un excellent début aussi!
Au début j’étais vraiment trop timide, donc ça m’a pris du temps avant de commencer. J’ai demandé à une amie de venir avec moi et ça m’a motivé. Je me suis inspirée des vidéos sur Youtube, j’ai posé des questions sur la logistique à des personnes qui en faisaient depuis quelques années et j’ai appris sur le tas plusieurs éléments.
Communautés sur les réseaux sociaux
Il y a la page Facebook “ Initiation au dumpster diving” qui est un groupe intéressant. Aussi, j’apprécie beaucoup Vicky Payeur du blogue Vivre avec moins qui a réalisé une vidéo sur Youtube qui démontre bien le déroulement d’une soirée de dumpster diving.
Le processus
Trucs pour débutants
Premièrement, il faut être persévérant. Lors de certaines cueillettes de nourriture, on peut en trouver en abondance. Parfois c’est une grosse quantité d’un même aliment, comme plusieurs caisses de tomates. D’autres fois, on peut ne rien trouver du tout. Puis quand on est chanceux, on trouve une belle variété d’aliments. C’est surtout d’expérimenter, beaucoup d’essais et d’erreurs dans les premiers débuts. Ce que j’ai rapidement appris, c’est de prendre seulement la nourriture dont j’ai besoin. Quand on en trouve en grande abondance, on peut avoir le réflexe de rapporter beaucoup d’aliments. C’est important de calculer qu’au retour à la maison, on va devoir trier les fruits et légumes, les nettoyer et les couper. C’est beaucoup d’énergie, avec le temps on développe des trucs et ça devient efficace.
Deuxièmement, on doit être conscient que la nourriture a été jetée pour une raison. La plupart du temps, c’est parce que la date expire sous peu ou a expiré il y a quelques jours. Ça peut aussi être parce qu’un produit est abîmé. Par exemple, un paquet de 4 yogourts et l’un d’entre eux est brisé, on a juste à laisser le 4e yogourt dans les poubelles et à prendre les 3 autres. Pour vérifier l’état de la nourriture, on se fit à ses sens. On prend aussi en considération la température à l’extérieur. L’automne et l’hiver, c’est idéal puisque la nourriture reste au froid. Le printemps et l’été on reste prudent, on touche le produit pour vérifier si c’est encore froid. En cas de doute, vaut mieux ne pas prendre le produit.
Ensuite, voici le matériel à apporter pour faciliter l’expérience. Des gants anti coupure, ça évite de se blesser en cas qu’une bouteille de vitre ait été brisée dans les poubelles. Des guénilles c’est pratique quand un produit a coulé sur un autre, des sacs réutilisables. Si vous êtes en voiture, c’est pratique de mettre une toile bleue pour ne pas salir l’auto quand on dépose les sacs de nourriture à l’intérieur.
Avais-tu des peurs avant de te lancer?
Je dirais que parmi mes anticipations, ce qui me gênait le plus c’était de rencontrer une personne que je connais pendant que je suis devant un container. Ça ne m’est jamais arrivé. Si c’était le cas, j’aurais pu brièvement expliquer ma démarche, même si ce n’est pas tout le monde qui comprend. En fait, les personnes que j’ai croisé c’est surtout des commis ou des propriétaires d’épicerie. Au début, j’étais tellement gênée que je disais un bonjour timide sans plus. Au fil du temps, j’étais moins gênée. Je les saluais puis je les remerciais que je puisse me servir dans leurs poubelles, que j’allais laisser l’endroit propre. Je trouve que c’est important de créer un lien positif entre ceux qui font du dumpster diving et les commerçants.
Aussi, une autre de mes craintes, j’imaginais que pour trouver de la nourriture, je devais fouiller dans des sacs de poubelles noirs remplis de déchets et mélangés à des fruits et légumes. J’ai rapidement réalisé que ce n’est pas ça du tout. La majorité du temps, les fruits et légumes sont séparés des déchets. Ils sont soit dans des boîtes de cartons, des caisses ou directement dans une poubelle ou dans le contenant à compost. Pour te donner une idée, quand un employé jette la nourriture qui se retrouve dans le magasin, il ne va pas vider la poubelle de la toilette ni la poubelle de la caisse au même moment qu’il enlève les fruits et les légumes des tablettes. C’était pourtant l’image que je me faisais, ce qui a changé assez rapidement.
Meilleurs endroits pour faire du dumpster diving
Définitivement les fruiteries parce que les fruits et légumes deviennent rapidement mûrs. Il y a donc un bon roulement dans les poubelles. À l’inverse, les endroits que c’est impossible, c’est surtout les épiceries de grandes surfaces. Sans nommer de nom, ça pourrait être par exemple celle pour laquelle Martin Matte est porte-parole!
Qui fait du dumpster diving?
J’ai rencontré plusieurs personnes qui en font, c’est assez varié. Il y a autant des étudiants, que des personnes avec une situation financière précaire, des personnes qui ont un excellent travail et qui le font par préoccupation environnemental. Certaines le font sur une base régulière, d’autres c’est plutôt occasionnelle. Comme la dame que j’ai croisé, qui habite en face d’une petite épicerie et qui se rend à l’occasion jeter un coup d’oeil dans le container, lorsque les magasins sont fermés.
Comment faire du dumpster diving façon sécuritaire?
De bien suivre le code de conduite de ceux et celles qui pratiquent le dumpster diving. La définition de ce code peut varier d’une personne à l’autre, mais les grandes lignes demeurent les mêmes. Voici ma propre définition: Y aller toujours en équipe de 2 donc ne pas y aller seul et surtout éviter d’y aller en groupe. L’objectif, c’est que ce soit sécuritaire tout en demeurant discret aussi.
Pour le soir, d’apporter une lampe de poche frontale ou à la limite utiliser la fonction de la lampe de poche sur son cellulaire. Porter des vêtements ajustés, parce que les vêtements amples pourraient rendre difficile la tâche de fouiller dans les poubelles. Ne pas écouter de la musique pour rester à l’affût des voitures ou des camions de livraison qui passent à proximité, ou même quand les commis sortent du commerces pour venir jeter de la nourriture dans le container ou les poubelles. Donc si on voit un commis, le saluer poliment pour annoncer sa présence c’est toujours gagnant.
De plus, c’est préférable d’y aller en dehors des heures d’ouverture du commerce, ou si on y va dans la journée, être vraiment discret. Certains propriétaires se montrent très compréhensifs alors que d’autres sont tolérants. Et il y a aussi ceux qui mettent des cadenas sur leurs poubelles.
Un autre élément très important c’est de toujours laisser l’endroit encore plus propre qu’à son arrivée, par exemple, si on voit quelques légumes par terre à côté de la poubelle, même si ce n’est pas nous qui l’a échappé, c’est bien de les ramasser et de les mettre dans la poubelle ou le contenant à compost. Aussi de refermer le couvercle de la poubelle ou la petite porte du container avant de quitter les lieux. Et finalement, partager la nourriture qu’on trouve augmente l’indice de bonheur créé par le dumpster diving!
Ton alimentation actuelle
Répercussions positives de cette habitude dans ta vie?
C’est l’opportunité de goûter à des nouveaux aliments que je n’aurais pas eu le réflexe d’acheter auparavant, comme des croustilles aux légumes, du pesto aux tomates, des betteraves jaunes et certains fruits exotiques, ceux dont j’ignore le nom par coeur puisque les caissières doivent chercher le code sur leur liste pour connaître le prix! Aussi, l’abondance d’aliments que j’ai eu l’habitude de trouver a fait en sorte que si une personne de mon entourage a besoin de nourriture, je peux débarquer chez elle puis lui offrir gratuitement l’équivalent d’une semaine d’épicerie. On découvre rapidement l’aspect de l’entraide et du partage à travers cette pratique.
Est-il possible de manger de façon balancée?
Uniquement en faisant du dumpster diving sur une base régulière, donc je dirais une à deux fois par semaine et en étant organisée oui. Cela dit, ça prend du temps et de l’énergie. Par exemple, consommer en priorité certains aliments qui sont trop mûrs, congeler les fruits et légumes qui le permettent, créer ses menus de la semaine en fonction de ce qu’on trouve, tout étant créatif pour varier les repas. Pour ma part, pendant environ un an, j’ai pu m’alimenter uniquement grâce au dumpster diving et en allant rarement à l’épicerie. Par la suite, j’ai combiné l’épicerie et le dumspter diving ensemble.
Exemples d’aliments trouvés dans les poubelles
Le pain, c’est ce que je trouve en plus grande quantité. Ensuite, côté fruits et légumes, c’est variable, ça peut être des poivrons, des pommes, des oranges, de la salade, des bananes. Bref, tout ce qui devient mûr rapidement. Par exemple, un sac de pommes dont l’une d’entre elles est poquée, c’est possible que le sac soit jeté au complet, un paquet de tomates dans lequel on trouve deux ou trois tomates légèrement moisies mais que le reste est impeccable et prêt à être consommé.
Quelle est la chose la plus cool que tu as trouvée jusqu’à maintenant? Plusieurs sacs de noix de cajou, d’amandes, des canneberges séchées, biologiques, scellés et intactes dont la date d’expiration était 1 mois plus tard.
Des alternatives pour les moins aventureux
Une alternative intéressante pourrait être les applications comme Flash food et Food hero. Ce sont des magasins grandes surfaces qui offrent à prix réduit des produits qui vont expirer bientôt ou des fruits et légumes très mûrs. Ça permet de constater que les aliments dont la date d’expiration arrive sous peu, sont encore très bons à être consommé. Pour donner une idée, quand je fais du dumpster diving, la plupart du temps, les aliments que je trouve, sont dans la même condition que ceux que je vois dans la section fruits et légumes, dont le prix est réduit de 30 à 50%.
Qu’est-ce qu’on te souhaite pour la suite?
- Quels sont tes objectifs et rêves? : Continuer de partager mon enthousiasme puis mes découvertes sur des sujets qui me passionnent comme le minimalisme et des alternatives à la consommation. Aussi, je dirais un printemps qui arrive rapidement pour des pique-niques et des marches dans la nature.
Les références
YouTube
Voici la vidéo Youtube de Vicky Payeur du blogue Vivre avec moins, dans laquelle elle partage son expérience de dumpster diving:
Voici ma série de vidéo Youtube Défi manger à petit budget et la vidéo Haul épicerie et aliments favoris : 1 semaine avec 25$!? dans laquelle tu pourras voir des exemples de stations dans les épiceries où on peut avoir accès à des aliments à 30-50% de rabais.
1 réflexion au sujet de “S1E10 | Dumpster diving: Se nourrir grâce aux poubelles pour sauver la planète”
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