L’anorexie mentale est l’un des troubles alimentaires les plus connus… mais aussi les plus incompris.
Cette condition médicale peut être décrite comme étant une quête perpétuelle de minceur. Elle est associée à un lot de conséquences physiques et mentales. Celle-ci affecte bien plus que le poids et la composition corporelle. De plus, l’image corporelle de ces personnes est aussi bien souvent altérée. Cette vision de la réalité distordue pourra malheureusement les pousser à adopter des comportements destructeurs.
Voici quelques informations fiables qui t’aideront à briser certaines croyances populaires.
Qu'est-ce qui cause l'anorexie?
L’anorexie est plus fréquemment observée chez les jeunes femmes de pays occidentaux (source). Toutefois, elle peut aussi se glisser dans la vie d’une diversité d’individus, peu importe leurs caractéristiques (ex: âge, sexe, origine).
On dit qu’elle est multifactorielle puisque plusieurs éléments pourront entraîner son apparition. Chacun aura un parcours qui lui est propre.
Bien entendu, on peut tout de même remarquer certaines similitudes entre certains individus. Par exemple, les causes peuvent être d’origine:
- biologique (génétique, altérations neurobiologiques)
- biopsychosociale
- socioculturelle
- environnementale
- etc.
Les personnes atteintes d’anorexie ont parfois des traits de personnalité communs. Ainsi, le perfectionnisme et l’impulsivité sont souvent mentionnés (source).
La restriction alimentaire joue un très grand rôle dans l’apparition et dans la progression de la maladie. Celle-ci découle souvent de régimes entrepris dans l’espoir de modifier l’apparence corporelle pour répondre à certains critères de beauté. J’en profite d’ailleurs pour te rappeler de te tenir très loin de toute stratégie visant la perte de poids.
Comment reconnaître l'anorexie?
Il y a bien sûr beaucoup de nuances et de particularités à considérer. L’anorexie est généralement présente lorsque ces 4 critères sont observés chez un individu:
- Apport énergétique restreint : Les repas ne comblent pas les besoins physiologiques. Ceci fait en sorte que le poids corporel est significativement inférieur à la moyenne selon le sexe, l’âge et la taille de l’individu;
- Peur de prendre du poids: Cette personne adopte des comportements restrictifs et autodestructeurs visant le contrôle du poids. La présence d’insuffisance pondérale est fréquente, mais pas obligatoire;
- Perception de son poids et de la morphologie altérée : Importance excessive accordée au poids dans l’estime personnelle. Dans certains cas de maigreur, il arrive que la personne ne soit plus en mesure de reconnaître la sévérité de la situation;
- Altération du cycle menstruel chez la femme: Absence de règles (aménorrhée) durant plus de 3 mois consécutifs.
Il existe également d’autres critères diagnosque. Les plus populaires sont généralement ceux du Manuel diagnostique et statistique de troubles mentaux, cinquième édition (DSM-V). C’est sur cette ressource que les professionnels de la santé concernés peuvent se baser pour établir la présence d’anorexie mentale.
Risques et conséquences
Lorsqu’on ne se nourrit pas suffisamment notre corps, ce dernier ne pourra pas fonctionner à son plein potentiel.
Moins l’individu s’alimentera, plus les effets seront importants et dangereux. Lorsque la condition est présente sur une période prolongée, les risques seront également davantage importants.
La restriction alimentaire chronique pourra entraîner plusieurs conséquences incluant:
- Dénutrition générale;
- Déshydratation et déséquilibres électrolytiques;
- Lanugo, c’est-à-dire hausse de la pilosité;
- Déséquilibre hormonal (aménorrhée/arrêt des menstruations);
- Fonte musculaire;
- Troubles cardiovasculaires (cardiopathie, insuffisance et crise cardiaque);
- Ostéoporose;
- Anémie;
- Problèmes de reins, de foie et calculs biliaires;
- Ralentissement du métabolisme;
- Dégradation de la santé mentale (dépression, anxiété, pensées suicidaires, trouble obsessionnel compulsif);
- Troubles digestifs (syndrome de l’intestin irritable, gastro-parésie);
- Réduction modérée du fonctionnement neuropsychologique global (source)
Dans certains cas plus sévères, l’anorexie peut aussi causer le décès.
P.s. Loin de moi l’idée de t’effrayer, mais il s’agit définitivement d’une condition à ne pas prendre à la légère.
Comment vaincre l'anorexie?
Il est bel et bien possible de retrouver une relation plus harmonieuse avec notre alimentation et notre corps lorsqu’on vit avec l’anorexie. Cependant, celle-ci a tendance à prendre une grande place dans la tête des gens. Il est donc indispensable de bien s’entourer pour augmenter les chances de rétablissement durable.
Comme dans tous les contextes de trouble alimentaire, le fait de pouvoir se confier peut t’aider à te sentir moins seule. Rechercher des professionnels de la santé spécialisés en la matière pourra également faire toute la différence.
N’oublie pas de te tourner vers un service de consultations en privé si tu as besoin d’aide personnalisée. Pour ce qui est des références de nutritionnistes, tu peux bien sûr partager une publication sur mon groupe Facebook « Trouve TA ou TON nutritionniste ». Tu peux également consulter la page Prendre un rendez-vous avec une nutritionniste. Sur celle-ci se trouve les coordonnées de certaines de mes collègues ayant une approche de la nutrition semblable à la mienne.
Tu peux également te rendre sur le site web de l’Ordre des psychologues du Québec.
Ressources gratuites
Entre autres, je te suggère chaudement de consulter les ressources gratuites proposées par:
Vivre avec les récidives
Selon une méta-analyse publiée en 2018, 31 % des gens vivant avec l’anorexie ont traversé une période de rechute après le traitement (source). Au cours de la première année, le risque de récidive est généralement supérieur.
La prévalence de rechute plutôt élevée nous laisse croire qu’il existe une certaine fragilité chez les gens vivant avec ce trouble alimentaire. Ainsi, n’oublie pas qu’il est primordial de ne pas perdre espoir. Il est tout à fait normal de passer à travers des périodes plus difficiles avant les retours au calme. Pour faciliter ton processus de guérison, je t’invite à ne pas te comparer aux autres.
Témoignages anorexie
Finalement, j’ai eu la chance de discuter avec deux femmes qui nous ont généreusement partagé leurs expériences respectives. À travers ces entrevues diffusées sous forme d’épisodes de podcasts, elles nous présentent leur cheminement respectif.
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- Quand les troubles alimentaires cachent autre chose… (avec Arianne)
- Apprendre à vivre avec l’anorexie (avec Laurie)