Publié sur Laisser un commentaire

L’agriculture: Les dessous de la nutrition et de l’alimentation!

Voici une magnifique discussion avec Marianne L’Agroforestière, une passionnée d’agriculture et de communication. Elle nous présente plusieurs informations ultra pertinentes au sujet des aliments cultivés localement et des mythes populaires dans le domaine.

Table des matières

À propos de Marianne

Marianne est une passionnée du monde de l’agroalimentaire. C’est par un concours de circonstances qu’elle s’y est retrouvée. Se lancer en affaires comme productrice agricole était loin d’être le plan A, mais l’opportunité de bâtir un modèle d’agriculture différent s’est présentée lorsque son père a acquis des terres forestières. La forêt est un garde-manger grandement sous-estimé et c’est avec créativité qu’elle souhaite en démontrer son potentiel. Elle a choisi également de se spécialiser en tant que vulgarisatrice du monde de l’agroalimentaire.

Suite à un diagnostic de la maladie de Crohn, Marianne est devenue une éponge à information pour tout ce qui concerne le jargon utilisé pour décrire les aliments. Après beaucoup de recherches, elle s’est rendu compte que cette industrie n’est malheureusement pas toujours transparente et qu’elle sait très bien jouer sur les mots. Puisque c’est un vrai moulin à paroles, qu’elle possède une formation solide en agriculture, autant sur le terrain que sur les bancs d’école, et qu’elle adore partager ses connaissances, elle s’est donné comme mission de lutter contre la désinformation de plus en plus présente.

Mise à part l’agriculture et tout ce qui l’entoure, Marianne est une grande sportive dans l’âme et elle adore la lecture. Les activités de plein air accompagnées de son chien font partie de son quotidien. La présence de beaucoup d’animaux sauvages dans son milieu de vie l’a également poussé à apprendre à faire de la photographie animalière.

Aussi, apprendre fait partie de son ADN . Elle souhaite résumer et simplifier l’information pour ensuite en faire profiter les autres.

Le podcast sur l’agriculture

Voici certains points abordés à travers la discussion:

Clique sur l’un des boutons “play” se trouvant dans les boîtes ci-dessous pour écouter cet épisode de podcast sur la plateforme de ton choix:

L’agroforesterie

Qu’est-ce que l’agroforesterie plus exactement?

La définition officielle c’est d’intégrer les arbres à différentes cultures ou types d’élevage. J’ai décidé de pousser le concept un peu plus loin en profitant des ressources d’une forêt entière pour bâtir mon modèle d’entreprise.

Si je prends l’exemple d’un érable:

  • La samare (graine de l’érable) permet la production d’un arbre.
  • L’arbre en croissance capte plus de CO2 qu’un arbre mature.
  • Pendant sa croissance, l’arbre produit nectar et pollen (d’ailleurs le plus protéiné au monde) pour mes abeilles qui vont produire du miel.
  • Une fois l’arbre mature, il sera utilisé pour produire du sirop d’érable.
  • Si l’arbre a poussé à un mauvais endroit ou tombe malade, il sera coupé pour servir de substrat pour notre production de shiitakes.
  • Après sa vie utile pour produire des champignons, il servira comme bois de chauffage.

Comment fonctionnent les études en agroforesterie?

Ce n’est pas un domaine d’étude à proprement parler, c’est vraiment plus une méthode alternative d’agriculture. Mais pour faire de l’agriculture, il faut des connaissances et il existe plusieurs programmes techniques offerts par les Instituts de technologie agricole, l’université McGill et l’université Laval. L’image que c’est le « pas bon » de la famille qui reprend la ferme est vraiment plus que fausse aujourd’hui! Être agriculteur, c’est être entrepreneur donc porter tous les chapeaux qui viennent avec ce mot.

As-tu des ressources sur l’agriculture?

Je vais prêcher pour ma paroisse en invitant les gens à me suivre sur mes réseaux sociaux (Facebook et Instagram)!

Sinon, il y a de plus en plus de livres sur le sujet disponibles. Une des meilleures sources d’information est le Centre de Référence en Agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Plusieurs livres et documents intéressants y sont disponibles.


Croyances populaires en agriculture

Quel est le mythe populaire dans ton domaine d’expertise qui te fait le plus grincer des dents?

Acheter local c’est cher!

En ce moment, il existe une grande dissonance cognitive dans la société! Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec ce concept, la dissonance cognitive est un phénomène psychologique où il y a un conflit entre les valeurs et les comportements.

Acheter local est de plus en plus populaire. Toutefois, mais on se plaint que c’est cher. On a ainsi parfois de la difficulté à accepter le prix pour l’achat d’un aliment (besoins primaires physiologiques dans la pyramide de Maslow), mais on n’a aucune difficulté à payer des centaines de dollars par année pour un gros forfait de téléphone… (très loin dans la même pyramide!)

Ce qu’on ne réalise pas toujours, c’est que chaque choix alimentaire a un impact social, environnemental et économique.

  1. Acheter local au niveau économique ça peut sembler désavantageux sur le coup. Toutefois, c’est en fait un investissement dans sa propre communauté, donc impact social. Je n’ai jamais vu Costco commandité qui que ce soit pour quoi que ce soit. De l’autre côté, je connais des producteurs qui commanditent des équipes de soccer, des événements divers. Bref, les producteurs locaux contribuent à la communauté beaucoup plus que n’importe quelle multinationale.
  2. Acheter local au niveau social, c’est aussi encouragé une main-d’œuvre bien traitée, pour le bien payé… on a encore du chemin à faire… Si tu vas en agriculture comme but de te mettre riche, ce n’est pas une bonne idée. Je t’annonce que le contenu de mon portefeuille en ferait pleurer plus d’un…
  3. Acheter local c’est également une garantie de qualité et intégrité. On se vend nous, on vend notre réputation. La différence c’est que le miel que je produis et ceux des autres producteurs québécois c’est qu’ils ont beaucoup plus de chance d’avoir été faits par des abeilles que celui du Costco par exemple.

Fraude alimentaire en agriculture

Il existe beaucoup de fraudes alimentaires dans le domaine. Par exemple, le produit pourrait être dilué un produit pour en augmenter son volume et réduire les coûts de production. Pour le miel, on peut ajouter des sirops de manière à déjouer les machines servant à l’inspection. Les plus populaires sont le sirop de canne, le sirop de maïs ou depuis plus récemment, du sirop de riz

On peut aussi utiliser un procédé de filtration pour enlever toute trace de pollen. Ceci empêche l’identification de la provenance du miel. La Chine utilise beaucoup ce type de fraude. Pour y arriver, elle fait appel à un troisième parti pour les exportations (ex : Thaïlande, Malaisie, Taïwan, Indonésie). Ceci donne l’impression aux consommateurs que le produit provient de ces régions et non de la Chine.

Des vaches qui mangent de l’huile de palme?

Disclaimer: Je ne me considère pas comme une spécialiste de la nutrition de la vache laitière. Ce n’est pas mon rôle de déterminer si c’est une bonne pratique ou non. Des gens beaucoup plus compétents que moi se penchent sur la question… Par contre, je suis en mesure de transmettre les faits tels quels sont.

Tout d’abord, je tiens à prendre un instant pour mettre au clair l’expression « butter gate ». Selon les médias, il s’agit en quelques mots de l’utilisation d’acide palmitique, un sous-produit de l’huile de palme augmenterait la quantité d’acide palmitique et rendrait le beurre plus dur. Par contre, ça ne reflète pas la réalité agricole et ça peut induire les gens en erreur.

Oui, l’acide palmitique qui est utilisé pour aider les vaches laitières à combler leurs besoins énergétiques en début de lactation parce que parfois, les fourrages ne sont pas d’assez bonne qualité. Les débuts de lactation demandent beaucoup d’énergie à l’animal. L’acide palmitique est un sous-produit de l’huile de palme provenant de la consommation humaine qui est revalorisé de cette façon. Il s’agit en d’autres mots d’une supplémentation réalisée à l’alimentation des vaches. Cecu est réalisé à partir d’un ingrédient qui serait autrement jeté aux poubelles.

C’est faux de dire qu’on retrouve de l’huile de palme directement dans le lait. Tu peux essayer de faire le mélange d’huile et de lait, ça ne donne pas quelque chose de très discret… D’ailleurs, la vache produit naturellement de l’acide palmitique. Les cellules épithéliales du pis en produisent et celui-ci se retrouvera dans le lait.

Désinformation et recherche de solutions

Plusieurs projets de recherche sont présentement en cours afin de trouver des solutions qui permettront aux producteurs laitiers de remplacer de l’acide palmitique par une autre source de matière grasse. La graine de coton est l’une des sources principale qui semble avoir été retenue de manière générale.

Malheureusement, la désinformation est de plus en plus présente. Il y a une déconnection avec l’agriculture avant chaque famille avait un agriculteur dans la famille. Certains médias contribuent à la désinformation en partageant des textes et images erronées. Par exemple, dans un article du Journal Montréal publié le 16 février 2021 et nommé « Profiter de la vache à lait », l’image est une race de vache élevée pour la viande… Ça part mal dans ce temps-là!

En tant que société, on a choisi de déléguer la tâche de nourrir 99% de la population à 1% de la population. Ceci a contribué à créer une déconnexion entre les consommateurs et les agriculteurs. En plus, ça entraine l’augmentation du nombre d’intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement.

Les mots qui donnent des maux de tête…

Une des stratégies utilisées dans le marketing de l’agroalimentaire est de surcharger les consommateurs d’informations et de types de logos pour les empêcher de voir clair. On brouille les pistes. Ici je parle surtout des stratégies utilisées par les 10 géants qui contrôlent tous les produits transformés. S’il s’agit d’un sujet qui t’intéresse, je t’invite à consulter Behind the brands par Oxfam

Un autre avantage d’acheter local se situe dans l’augmentation de la transparence des entreprises vis-à-vis de leurs produits.

Biologique

Disclaimer: Je ne suis pas contre la production biologique, au contraire, je me dirige moi-même dans cette direction.

La définition officielle selon le conseil des appellations réservées et des termes valorisants (définition au Québec endossée par le MAPAQ) est la suivante : « L’agriculture biologique soutient de manière durable la santé des sols et des écosystèmes ». Ça ne veut pas dire grand-chose de concret au final, mais ça peut malheureusement devenir un outil marketing très puissant …

Je suis contre le fait que les entreprises puissent utiliser ce mot à toutes les sauces. Mon objectif ici est donc seulement de t’informer que ce n’est pas une panacée. Si on se penche sur le terme « biocarburants » par exemple, tu pourras noter qu’on joue clairement sur le double sens du mot biologique. Celui-ci désigne « ce qui provient du vivant », mais qui donne aussi la fausse impression qu’il s’agit de produits de l’agriculture biologique.

Il existe une multitude de définitions, donc les étiquettes « bio » ne s’équivalent pas nécessairement. Par exemple les vins bio européens ne sont pas considérés bio par les États-Unis. Ainsi, dans le cahier de charge européens, les sulfites sont permis alors que c’est interdit aux États-Unis. Ceux-ci sont utilisés pour rendre le vin plus résistant aux altérations causées par l’air.

Chaque production dans chaque pays possède un cahier de charges indiquant les critères pour pouvoir se dire biologique.

 De manière générale cela veut dire de manière non exclusive:

  • Respect des écosystèmes et préservation des espaces naturels
  • Maintien de la biodiversité et de la fertilité des sols
  • Pas d’utilisation de produits chimiques de synthèse
  • Respect du bien-être animal
  • Gestion responsable des ressources

Attention: biologique ne veut pas dire écologique, éthique ou autre…

Des aliments bio dans des emballages de plastiques c’est souvent vu… Par exemple, de la salade bio emballée dans du film composite 3 épaisseurs c’est du déjà vu. Du plastique pour la résistance au gaz, du papier pour l’esthétique et un revêtement pour rendre le papier hydrofuge. Tout ça rend l’emballage non recyclable… Est-ce que c’est réellement meilleur pour la planète? J’en doute!

La « mer de plastique »

En Espagne, il existe un lieu nommé la « mer de plastique ». En quelques mots, il s’agit de 33 000 hectares (1ha =10 000 m carré) de serre faites de bâches de plastique où sont cultivés des légumes bio. Cependant, la main-d’œuvre y est souvent illégale et sous-payée… On utilise également des quantités massives d’eau. Cette culture de masse aurait vidé les sources sous-terraines locales en pompant l’eau à 800m. Environ 75% du volume produit est exporté à travers le monde. Une quantité impressionnante de carburant et de déchets sont donc produits par cette production « bio ».

On observe des phénomènes semblables un peu partout dans le monde. Les grandes exploitations de monocultures quoique biologiques sont des désastres écologiques. Je parle ici entre autres des amandes en Californie, des oliviers et des légumes en Espagne ou des céréales de l’Europe de l’Est. La déforestation nécessaire pour planter ces aliments contribue diminuer drastiquement la biodiversité.

Par contre, quand on achète local et que le producteur te regarde dans les yeux et te dit que son produit est bio, tu as probablement quelque chose de qualité et d’éthique entre les mains.

Canada no1: sur le miel

C’est une référence au grade qui n’a rien à voir avec la provenance. Un miel provenant de Chine pourrait être classé Canada no1 parce qu’il correspond aux critères de texture, de goût et autres de ce grade… Le consommateur ne lit pas nécessairement l’étiquette au complet. Au final, il croit donc qu’il achète local, alors que ce n’est pas le cas…

Naturel

La définition est : « issu de la nature, qui n’est pas issue du travail de l’homme… ». Si on prend la définition au pied de la lettre, aucun produit alimentaire sur les tablettes ne pourrait être considéré naturel puisqu’ils proviennent du travail de l’homme.

Techniquement, des campagnes, il ne reste plus grand-chose que naturel à proprement parler.

En outre, ce qui me dérange, c’est que c’est un mot qu’on utilise aussi à toutes les sauces. On le met partout sans prendre la peine de clairement définir ce que c’est exactement. Cueillir un champignon sauvage directement dans le bois, ça c’est naturel, en acheter des « naturels » à l’épicerie, ça ne l’est pas vraiment au final.

Le consommateur est attiré par le mot naturel et les industriels le savent et ils en profitent…

Si on prend par exemple, le sulfate de cuivre présent dans la nature est utilisé en agriculture bio comme pesticide. Est-ce qu’on peut réellement qualifier ça de naturel?

OGM

Disclaimer: Ce n’est pas parce que j’explique ce que sont les OGM que je suis pour leur utilisation. Il y a ÉNORMÉMENT de zones grises par rapport à ce sujet-là… Les OGM peuvent être des solutions, mais contribuent parfois à d’autres problèmes… Mon objectif est d’expliquer ce que c’est et à quoi ça sert.

Qu’est-ce qu’une plante OGM. C’est une plante dont on a ajouté un ou de gènes pour donner des caractéristiques nouvelles, exemple la résistance à certaines maladies. Ça peut être aussi une plante dont on a bloqué l’action de gène pour empêcher l’action de certains gènes, exemple la production de certaines protéines allergènes.

Voici quelques exemples de raisons expliquant les modifications génétiques actuellement réalisées:

  • Plus fort face aux insectes (Maïs-grain, maïs sucré, pomme de terre, tomate, coton)
  • Résistance aux herbicides (round-up) (Maïs-grain, maïs sucré, soya, lin, canola, coton, betterave sucrière, luzerne, riz)
  • Moins sujet aux virus (courge, papaye, pomme de terre)
  • Retarder le mûrissement (tomate)
  • Changer la composition de l’huile (Canola et soya)
  • Changer la composition nutritionnelle (Maïs)
  • Contrôle du pollen (MaÏs et Canola)
  • Optimisation pour les biocarburants (maïs)
  • Résistance au brunissement enzymatique (pomme de terre et pomme)
  • Tolérance à la sécheresse (maïs)

* Ci-haut en gras = cultivés au Canada

Actuellement, il y a 13 plantes qui sont approuvées pour la commercialisation au Canada.

Ce que je déplore, c’est le fait de dire quelque chose pour mousser son marketing… Beaucoup de produits mettent la mention sans OGM alors qu’ils ne contiennent aucun ingrédient pouvant exister en tant qu’OGM.

C’est comme mettre sur un sac de chips « gluten » alors que le gluten provient des produits céréaliers (blé, orge, seigle…). Aux dernières nouvelles, des chips classiques, c’est fabriqué à partir de patates!

Références

Réseaux sociaux de Marianne, L’Agroforestière

Livres suggérés

Autres ressources

Publié sur Laisser un commentaire

La bienveillance à plein régime! | Journée internationale sans diète d’ÉquiLibre

Journée sans diète 2021 par ÉquiLibre sour le thème La bienveillance à plein régime

La campagne de la Journée internationale sans diète d’ÉquiLibre de cette année a pour thème “La bienveillance à plein régime!”. Dans le cadre de cette dernière, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Andrée-Ann Dufour Bouchard, Nutritionniste et cheffe de projets. Cette entrevue réalisés à la fois sous forme d’épisode de podcast et de vidéo YouTube. À travers celle-ci, nous discutons des impacts positifs de mettre de côté les régimes et d’intégrer plus de bienveillance dans nos vies. Cette dernière peut entre autre avoir un effet considérable sur notre:

  • Confiance en soi
  • Capacité à mettre de côté les règles alimentaires strictes.
  • Potentiel à retrouver une alimentation plus intuitive et agréable.

Je te laisse également lire les réponses d’Andrée-Ann à mes différentes questions concernant cette journée spéciale. Les textes ci-dessous sont rédigés en grande partie par cette dernière. Je la remercie infiniment d’avoir pris le temps de nous partager ce magnifique contenu informatif et bienveillant.

À propos d’Andrée-Ann

Andrée-Ann Dufour Bouchard est nutritionniste. Elle passionnée par tout ce qui touche à la relation avec la nourriture et le corps. Celle-ci est détentrice d’une maîtrise en nutrition de l’Université Laval. Sa formation lui a permis d’approfondir sa compréhension de la relation entre les comportements alimentaires et le stress. Elle a ensuite travaillé au ministère de la Santé et des Services sociaux dans l’équipe du Plan d’action gouvernemental de promotion des saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids 2006-2012, Investir pour l’avenir (PAG).

En 2009, elle s’est jointe avec à l’équipe d’ÉquiLibre. Au cours des dernières années, elle a :

  • Coordonné le développement de nombreux programmes et campagnes de l’organisme.
  • Participé au développement de formations continues pour les professionnels de la santé, les acteurs de l’industrie des médias, de la mode et de la publicité.
  • Donné des cours aux étudiants universitaires et des conférences variées.


Andrée-Ann agit également à titre de porte-parole de l’organisme. Sa polyvalence professionnelle fait d’Andrée-Ann une experte qui vous aidera à distinguer le vrai du faux dans la multitude de messages contradictoires qui circulent sur la gestion du poids, l’alimentation et l’image corporelle.

Sur une note un peu plus personnelle: Andrée-Ann adore prendre le temps de cuisiner ses recettes préférées, manger de la crème glacée en voyage et profiter de la nature! 

Bienveillance à plein régime

Alors que 51% des femmes et 40% des hommes considèrent que la préoccupation à l’égard de leur poids a augmenté depuis le début de la pandémie de COVID-19[1], l’organisme ÉquiLibre propose à la population de renoncer aux régimes, à la privation et à la culpabilité et d’inviter plutôt la bienveillance à table! À l’occasion de la 14e édition de la Journée internationale sans diète (JISD), ÉquiLibre lance sa campagne sociétale La bienveillance à plein régime!

Découvrez les capsules vidéo mettant en vedette la créatrice culinaire Caroline Huard, le nutritionniste Bernard Lavallée et la psychologue Dre Stéphanie Léonard. Le visuel de la campagne a été illustré avec douceur par Simone Bélanger.C. Rendez-vous sur equilibre.ca/bienveillance.

Le contrôle de l’alimentation est souvent un moyen utilisé pour perdre du poids. Mais la restriction se solde généralement par la reprise du poids perdu, en plus du sentiment de culpabilité et du développement d’une relation malsaine avec la nourriture et le corps.

La bienveillance dans nos vies

L’omniprésence de la culture des régimes fait en sorte que des règles externes déterminent encore trop souvent les aliments et les quantités «permises» ou le moment où il est «acceptable» de manger. Et pourtant, manger ne se résume pas à fournir des calories ou des nutriments au corps. Manger permet aussi de combler des besoins sociaux, de réconfort, de plaisir, de satisfaction. En apprenant à manger avec bienveillance, il est possible de se recentrer sur l’écoute des besoins du corps, de faire preuve de souplesse et de viser l’équilibre plutôt que la perfection pour avoir une relation saine avec la nourriture.

Les collaborateurs

J’ai voulu demander à nos trois collaborateurs de collaborer à la campagne parce que je trouve qu’ils incarnent la bienveillance. J’aimais aussi beaucoup leur complémentarité de profils et de points de vue: Bernard est nutritionniste (@nutritionnisteurbain sur Instagram), Caroline (@loounie sur Instagram) est créatrice culinaire et Stéphanie est psychologue (@bienavecmoncorps sur Instagram). Tous les trois nous expliquent ce qu’est manger avec bienveillance et nous proposent des conseils pour tenter d’y parvenir… une bouchée à la fois!

La vidéo

Le podcast

Dans cet épisode de podcast, on discute de comment les régimes peuvent nous avoir poussé à être moins bienveillants envers nous-même.

Clique sur l’un des boutons “play” se trouvant dans les boîtes ci-dessous pour écouter cet épisode de podcast sur la plateforme de ton choix:

Cynthia Marcotte | Nutrition & Santé · S2E4 | La bienveillance à plein régime! | Journée internationale sans diète d’ÉquiLibre

Quelques réponses d’Andrée-Ann

Comment faire pour cesser d’écouter ce genre de règles alimentaires?

Ce n’est pas évident de se défaire des règles qui sont omniprésentes depuis des décennies. On vit dans une société où la culture des diètes a pris tellement de place que certaines personnes ne se rendent même pas compte qu’elles suivent des règles. 

Prise de conscience

La 1re étape pour cesser d’avoir des règles est donc de prendre conscience qu’on en a! Avoir des règles, ça peut être de ne pas se permettre de manger passé une certaine heure, de manger du dessert seulement la fds, etc. Ces règles peuvent provenir de notre éducation, contexte social tout comme de régimes antérieurs.

Ensuite, c’est important de réaliser l’impact que ces règles ont sur notre relation avec la nourriture. Est-ce qu’elles me font sentir coupable quand je mange certains aliments? Est-ce qu’elles m’empêchent d’aller souper au restaurant avec des amis, est-ce qu’elles m’empêchent de manger à ma faim, est-ce qu’elles prennent toute la place dans ma tête? 

Pourquoi on suit des règles?

C’est important aussi de réfléchir à ce qui nous pousse à suivre ces règles. C’est souvent la peur d’engraisser ou le désir de maigrir qui pousse les gens à suivre des règles. Une façon d’arriver à laisser tomber ses règles, c’est aussi d’apprendre à poursuivre un objectif différent. Plutôt que de vouloir maigrir à tout prix, on y gagnerait à miser sur le plaisir, sur le bien-être et la santé. Ce n’est vraiment pas évident de réussir à lâcher prise sur ses attentes de perte de poids dans une société où la minceur est encore beaucoup valorisée. Mais d’apprendre à s’accepter graduellement, c’est la clé vers une relation plus positive avec le corps et la nourriture.

Cesser de suivre ses règles

Une fois qu’on a réalisé que les règles ne nous servent pas toujours, la dernière étape et non la moindre est de tenter de cesser de les suivre. Et c’est là qu’il faut faire preuve de beaucoup de bienveillance parce que ça prend de la patience, des essais et erreurs. Mais plus on va prendre conscience des avantages de manger en respectant ses préférences, en écoutant les besoins de son corps, d’avoir plus de plaisir et moins de culpabilité, plus on va avoir envie de continuer dans cette nouvelle voie.

Comment être plus bienveillant dans nos conversations?

On entend aussi souvent des commentaires en lien avec la prise de poids : «il va falloir que j’aille brûler ça après», ou encore le fameux  «ça s’en va direct dans mes fesses». Il faut éviter de toujours associer les aliments qu’on mange avec la «peur d’engraisser». Manger ça sert surtout à donner de l’énergie à notre corps pour pouvoir vivre notre vie. On devrait arrêter de vouloir soustraire (manger moins de ci, moins de calories) et plutôt vouloir additionner (plus de variété, plus de plaisir).   

Aussi, il y a des mots comme «santé» ou «léger» qui  font partie de notre vocabulaire et qui rendent ces aliments plus «acceptables» pour la conscience alors que dans les faits, aucun aliment à lui seul n’est vraiment santé. Et souvent, les études démontrent qu’on a tendance à magner plus d’un aliment allégé parce qu’on pense qu’il est moins calorique, ce qui est quand même ironique. Tentez plutôt de penser aux caractéristiques des aliments que vous avez envie de manger :

  • Une pomme croquante et juteuse.
  • Une soupe chaude et réconfortante.
  • Des craquelins croustillants.

Comment “booster” le niveau de satisfaction ressentie après un repas?

Je pense que plus le repas va répondre à nos besoins et à nos envies, plus le niveau de satisfaction va être boosté! Et plus, on va faire taire la petite voix qui nous fait sentir coupable, plus notre tête va pouvoir se concentrer à ressentir la satisfaction. Une autre façon de rendre notre repas satisfaisant, c’est d’avoir des attentes réalistes.

Est-ce que je:

  • M’oblige à manger des aliments que je n’aime pas?
  • Pense que c’est meilleur pour ma santé de me restreindre?
  • Me permets vraiment d’être en harmonie avec mes envies?
  • Me force à cuisiner des recettes extrêmement élaborées pour me dire que mon repas peut être satisfaisant?

Manger des repas satisfaisants, ça n’a pas besoin d’être compliqué ni parfait.

Comment être bienveillant avec nous-même après avoir fait des régimes?

Je suis convaincue que c’est possible! Pour certaines personnes, ça va même être une libération de réaliser qu’elles peuvent enfin se permettre de s’écouter, de faire preuve de souplesse et de douceur. Pour d’autres, ça peut être plus difficile de se défaire des règles bien ancrées. Mais la 1re étape reste de vouloir changer ou du moins essayer quelque chose de nouveau.

Ensuite, il faut se laisser le temps, expérimenter, s’informer, observer ce qui nous empêche d’y arriver. Tout â nous aidera à voir comment surmonter ces obstacles. On peut aussi en parler avec une personne de confiance ou une personne qui nous inspire à manger avec bienveillance. Celle-ci pourra nous partager ses trucs ou tout simplement son écoute et son soutien. Et si la relation avec la nourriture et le corps fait obstacle au changement souhaité, plusieurs professionnels de la santé comme les nutritionnistes ou les psychologues peuvent vous accompagner.

Est-ce qu’écouter nos envies nous amènera à trop manger ou à prendre du poids?

En effet, c’est une crainte fréquemment rencontrée par les personnes qui tentent d’être à l’écoute de leurs préférences. La privation a pour effet de rendre les aliments interdits très attirants et peut ainsi faire en sorte qu’on les consomme en plus grande quantité[1] lorsqu’on tente de se les «permettre». Mais justement, le fait de légaliser les aliments, d’en manger en sachant qu’ils seront encore «permis» demain, fait en sorte qu’ils retrouvent un statut plus neutre. Éventuellement, avec de la pratique, ils pourront être consommés dans des quantités qui répondent aux réels besoins du corps. Encore ici, l’accompagnement par un.une nutritionniste peut être aidant.

Dire oui à la bienveillance

C’est un sujet qui t’intéresse? Je te suggère vivement d’écouter l’entrevue réalisée dans le cadre de la Journée Internationale Sans Diète: Tournez le dos aux régimes et faire la paix avec notre corps qui a eu lieu l’année dernière.

RÉFÉRENCES & RESSOURCES

Le matériel de la JISD sur equilibre.ca/bienveilance

Billets de blogue

Ces articles sont rédigés par des professionnel.le.s de la santé:

Autres références

[1] INSPQ (Institut national de santé publique du Québec), COVID-19 – Sondages sur les attitudes et comportements des adultes québécois, Pandémie, habitudes de vie, qualité du sommeil et préoccupation à l’égard du poids – avril 2021. Disponible au : https://www.inspq.qc.ca/covid-19/sondages-attitudes-comportements-quebecois/habitudes-de-vie-avril-2021


Formation La Faim

C’est par ici pour en savoir plus au sujet de la formation (ex: c’est quoi?, prix, durée, implications…).

Tu peux également cliquer ici pour obtenir un petit extrait gratuit. Il s’agit d’une section de ma la leçon au sujet de la culture des régimes. On y parle également du mouvement Health at Every Size®.